Ortzaitze – Euskal Herri

A Ossès en juillet 2009 – ILARGI – POTTOKA DANTZAN

Cerné de gris, découpe comme miroir  le ciel
tombe à l’à-pic des prés et le cercle de lune
s’ouvre aux regards d’enfants, d’amatxi, d’atatxi,
aux vacanciers d’été, au monde des villages,
public sage d’un soir de Pottoka dantza
sur lequel à nuit noire veille couple de châtaigniers.

Arano, grand rapace sur la montagne haute
descendu à haut vol en parade nuptiale
vers le cheval sauvage le confond en émois.
De fruit vertigineux naît l’Andere Xuri,
Dame Blanche ravie par coursier robe d’albe
que la txalaparta chausse de vifs sabots de bois

Quand il eût disparu et regagné les hauts
Traverse comme foudre un triple irrintzina :
L’envahisseur est là ! Que vienne Liberté !
Et s’embrase la pierre au port de Roncevaux
Et s’enfuit l’armée franque Roland sonnant le cor
Quand vainqueurs harnachés défilent sous des torches de feu.

Sur le sable froissé aux sabots des pottok
à terre euskarienne s’offre l’ikuriña
que le violon installe            le ciel pris à témoin
pour une longue paix… mais pleure Gernika,
– Franco la muerte est là en aviateur nazi –

Oh pleure Oh Gernika Pleure ce vingt – six avril de mil neuf cent trente – sept.

Ce soir le vieux berger dans le cirque d’Ortzaize
Au pied d’Artzamendi, sur un siège de terre
Se perd au carrousel des pottok de hauts monts,
– lui ne les acceptant hier qu’en toute liberté –
au pas du Zamalzain et de Pottok Danseur
… se souvenant encore d’un bien étrange rêve
confié à dame lune une nuit de ciel clair,
… de Dame Blanche ravie par coursier robe d’albe
que la txalaparta chaussait de vifs sabots de bois.

A la nuit recouvrée, au départ de chacun
Et musiques envolées au fronton des forêts
Au front du vieux berger glisse comme un cil de la Lune.