L’engagement

Béarnais de naissance, certes, mais pas de racines. Je ne découvrirai le Pays basque, tout au moins une partie de son âme, que par le chant. Une nuit en pleine montagne.

En ce temps là – c’est ainsi que commencent les vieilles histoires mais la suite me démontrerait que l’histoire politique du Pays Basque serait bien éloignée d’un simple conte de fée – en ce temps là donc, la montagne recelait l’aventure, toute simple bien entendu, celle de rejoindre, de nuit, une venta.
C’est ainsi qu’une nuit après une montée difficile et en silence pour n’éveiller de soupçons, attablés, nous avons vu entrer, armés, deux agents de la « guardia civil ». Au silence complet, hostilité silencieuse, succèderait un choeur, un choeur d’hommes, venu du plus profond. Extraordinaire.

C’est à partir de ce jour là que je me suis dit que les personnes qui chantaient avec une telle foi avaient assurément quelque chose à dire. Qu’ils étaient un pays. A faire. A vivre. Qu’au delà de ces voix là, il y avait une âme, un Pays.

L’injustice et moi… l’engagement

De tout temps l’injustice m’a fait bondir. Au lycée, par exemple – il m’est arrivé d’y rester enfermé une année entière parce que « consigné » pour n’avoir de cesse que de dénoncer, à voix haute, l’injustice. Injustices de tous les jours, celles des professeurs, de l’administration, des surveillants…

Bien entendu enchaînant avec le « service militaire ». Sans explications de ce côté là. Tout a été dit, écrit. « Et puis il y a une chance pour les mauvais souvenirs… L’Algérie : aie aie aie… »

Enfin, et surtout, parce que cette injustice là est à l’adresse de tous ceux qui vivent ici, à moins qu’ils ne soient de « sacrés » égoïstes, de ceux, tout au moins, désireux de faire preuve d’un minimum d’ouverture d’esprit, de tolérance, de compréhension. Injustice qui concerne ceux et celles d’entre nous qui vivons ici et bien davantage encore ceux n’y pouvant résider, ceux qui le devraient si les lois édictées par l’état français étaient appliquées. Simplement appliquées. Comme elles devraient l’être.

A partir de là, il était difficile pour moi de n’être pas « engagé ».